L’Alcool : Une Drogue trop Oubliée
L’alcool, une drogue omniprésente.
– L’alcool, principalement sous forme d’éthanol, est une drogue légale, consommée pour ses effets euphorisants et désinhibants. Obtenu par la fermentation ou la distillation de végétaux riches en sucre, il pénètre rapidement dans le système sanguin après ingestion, affectant les organes en quelques minutes. Contrairement à la plupart des substances ingérées, l’alcool n’est pas digéré par l’organisme. Cependant, la dépendance à cette drogue peut entraîner des symptômes graves lors du sevrage, tels que des délires hallucinatoires (delirium tremens). Ses effets toxiques sont bien connus et incluent des maladies graves comme la cirrhose du foie, le cancer, les troubles cardiovasculaires, et les cancers des voies aérodigestives supérieures.
Production et consommation d’une drogue légale en France.
– Le vin, représentant 52 % de la quantité totale d’alcool pur mise en vente, est la forme de drogue alcoolique la plus consommée en France. Suivent la bière (25 %) et les spiritueux (21 %). En 2022, la consommation moyenne d’alcool pur en France équivalait à 2,4 verres standards par jour et par personne de 15 ans et plus.
L’alcool, première drogue des adolescents.
– L’alcool, souvent la première drogue expérimentée par les adolescents, est largement consommé dès le collège. En 2022, 43,4 % des collégiens avaient déjà consommé de l’alcool, bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à 2018 (60 %). L’usage récent et régulier de cette drogue concerne 21,9 % des collégiens, et 1 collégien sur 10 a déjà connu l’ivresse.
– L’alcool au lycée : une drogue toujours présente… dans les lycées la consommation d’alcool reste élevée, bien que la tendance soit à la baisse. En 2022, 68,3 % des lycéens avaient déjà consommé cette drogue, contre 85 % en 2018. L’usage régulier d’alcool chute également, passant de 16,7 % à 5,3 %, et 34,5 % des lycéens ont déclaré des épisodes d’alcoolisation ponctuelle importante (API) dans le mois précédent.
– La drogue à 17 ans : un usage toujours majoritaire… l’alcool reste la drogue la plus consommée. En 2022, 80,6 % des jeunes avaient déjà expérimenté l’alcool, bien que ce chiffre diminue.
– L’alcool chez les adultes : une drogue encore ancrée… En 2021, 85 % des adultes âgés de 18 à 75 ans ont consommé de l’alcool, avec une légère baisse par rapport aux années précédentes. Environ 8 % des adultes consomment cette drogue quotidiennement, une habitude plus fréquente chez les hommes et les personnes de plus de 50 ans.
Chez les femmes, l’alcoolisation ponctuelle importante est en hausse, atteignant 23 % en 2021 contre 21,4 % en 2017.
Les dangers de la drogue alcoolique et ses dommages sur la santé à long terme.
– La consommation régulière d’alcool cause des dommages irréversibles. Sur le long terme, cette drogue est responsable de cancers (du foie, de l’œsophage, du sein), de maladies cardiovasculaires et neurologiques, ainsi que de troubles cognitifs. Les femmes enceintes qui consomment de l’alcool risquent de causer des anomalies graves chez leur enfant, incluant le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), aux conséquences irréversibles.
Les risques immédiats de cette drogue.
– Une consommation excessive d’alcool en une seule fois peut provoquer une intoxication aiguë et mener au coma éthylique, notamment quand le taux d’alcoolémie dépasse 3 grammes par litre de sang. Cet état met la vie de l’individu en danger immédiat.
Mortalité et morbidité liées à la consommation d’alcool.
– En 2021, l’alcool a été responsable de 49 000 décès, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac. Les cancers (œsophage, foie, sein) sont les principales causes de ces décès liés à l’alcoolisation.
L’alcool dans la société : une drogue banalisée.
– Malgré les dangers évidents de cette drogue, l’alcool est rarement perçu comme tel. Seulement 10 % des personnes interrogées considèrent l’alcool comme dangereux dès la première consommation, bien que 79 % reconnaissent qu’un usage quotidien est risqué. Pour 56 % des Français, boire ou offrir de l’alcool fait encore partie des règles de savoir-vivre, un indicateur de la place culturelle de cette drogue en France.
Un Oubli Stratégique dans les Politiques Publiques.
– Alors que de nombreuses substances psychoactives (cannabis, cocaïne, LSD) ont été classées comme illégales et traitées comme des drogues dangereuses, l’alcool n’a, pendant longtemps, pas figuré dans les politiques de lutte contre les addictions. Il a fallu attendre un tournant dans les années 1990 pour que les autorités publiques, via la Mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie (MILDT), incluent officiellement l’alcool dans leur champ de compétence.
Le rapport de Bernard Roques (chercheur français en science des biochimie, professeur émérite à l’université Paris-Descartes) en 1998 a également bouleversé les idées reçues en plaçant l’alcool et le tabac au même niveau de dangerosité que les drogues dites « dures ». Ce rapport a choqué les industries de l’alcool, soucieuses de protéger leur image. Néanmoins, il a permis de rendre visible un problème longtemps occulté : l’alcool est, sans conteste, une drogue puissante et dangereuse.
Conclusion.
L’alcool, bien que perçu par certains comme une substance banale et conviviale, est bel et bien une drogue, dont la consommation entraîne de nombreux risques pour la santé. En dépit d’une diminution progressive de son usage, il demeure un enjeu majeur de santé publique, tant chez les adultes que chez les jeunes. Les dérives liées à la consommation d’alcool, ses problèmes connexes, ainsi que les solutions et les prises en charge possibles sont des thèmes abordés tous les deux ans lors du congrès international A.T.H.S de Biarritz, soulignant l’importance de la sensibilisation et de l’éducation sur ce sujet crucial.
Signatures du microbiote intestinal de la vulnérabilité à l’addiction alimentaire chez la souris et l’homme
Une étude de l’UPF et de l’IDIBGI, dirigée par un collaborateur de BIZIA, le Dr Rafael Maldonado, conseiller scientifique des colloques ATHS de Biarritz organisé par Bizia relie le microbiote intestinal à la prédisposition à développer une addiction à la nourriture.
– Cette étude dirigée par le collaborateur de Bizia, le Dr Rafael Maldonado, associe la présence de types spécifiques de bactéries dans le microbiote intestinal à une vulnérabilité ou à une résilience à développer ce trouble du comportement. L’étude identifie également le rôle bénéfique d’une bactérie appelée Blautia, qui peut aider à la prévenir l’addiction à la nourriture avec l’aide de prébiotiques.
– L’article, publié dans le journal Gut, permet de mieux comprendre le lien entre cette altération comportementale et le microbiote intestinal, et permet d’avancer vers de futurs traitements de cette addiction et des troubles alimentaires associés.
– Biarritz, 27 juin 2004. Une étude de l’Université Pompeu Fabra (UPF) et de l’Institut de recherche biomédicale de Gérone (IDIBGI), dirigée par un collaborateur de BIZIA, le Dr Rafael Maldonado, identifie une relation entre la composition du microbiote intestinal et la vulnérabilité à développer une addiction à la nourriture. Les résultats lient la présence de certains types de bactéries à une prédisposition plus ou moins grande à souffrir de ce trouble. Ces découvertes constituent également une avancée pour pouvoir trouver de compléments alimentaires nouveaux traitements contre cette addiction et les troubles alimentaires associés, qui s’appuient sur des microbes bénéfiques, ce qui pourrait passer par la création de comme ceux qui sont décrits dans l’article.
– L’addiction alimentaire est un trouble qui présente une perte de contrôle sur la consommation de nourriture, pouvant conduire à l’obésité et altérer le microbiote intestinal. Dans cette étude, publiée dans le journal Gut, l’équipe de recherche a analysé si la composition du microbiote intestinal peut jouer un rôle dans les mécanismes impliqués dans l’addiction à la nourriture.
– Ainsi, il a été détecté que certains types de bactéries, les protéobactéries, sont liées au développement de ce trouble. En revanche, il a été constaté que la présence d’un autre type de bactérie, les Actinobactéries, aurait des effets protecteurs contre l’addiction à la nourriture. De plus, l’étude décrit également le rôle bénéfique d’une espèce particulier de bactérie. Il s’agit de Blautia wexlerae, généralement peu présente dans le microbiote des personnes et des souris souffrant d’addiction alimentaire. En administrant des compléments alimentaires favorisant la croissance de Blautia dans l’intestin, l’addiction alimentaire est certainement améliorée. Ces résultats sont cohérents chez les humains et les souris. « Les compléments alimentaires identifiés dans notre étude pourraient représenter des nouvelles approches thérapeutiques pour prévenir ou traiter le développement de l’addiction à la nourriture et des troubles alimentaires associées » remarque le Dr. Rafael Maldonado, collaborateur de BIZIA, qui est le directeur de l’étude.
– L’article permet de mieux comprendre le lien entre cette altération du comportement de prise alimentaire et le microbiote intestinal et ouvre la voie à de futurs traitements. Ces traitements pourraient augmenter la présence des micro-organismes bénéfiques pour la prévention ou le traitement de l’addiction à la nourriture et des troubles de l’alimentation associés qui représentent un problème épidémiologique très importants dans l’Europe et l’ensemble des pays de l’Amérique.
BIZIA récompensé !
Tout le monde connait le CSAPA/CAARUD de Bayonne, dirigé par le Docteur psychiatre addictologue Jean-Pierre Daulouède, BIZIA est toujours très actif sur le terrain mais aussi dans les congrès d’addictologie .
Cette année ils ont présenté au congrès international de l’Albatros leur activité de lutte contre l’hépatite C entre 2011 et 2021 :
– les dépistages par TROD , mais aussi l’évaluation des fibroses grâce au FibroScan® et depuis peu, la recherche de virus en une heure avec un GeneXpert ®.
Depuis 10 ans, 1 041 TRODS ont été réalisés, 119 patients ont été traités de leur hépatite C, et encore 17 en 2021
Aujourd’hui parmi les UD qui sont suivis à Bizia, seuls 4% des toxicomanes sont encore positifs virologiquement .
Pour les féliciter de ce travail remarquable, Cyril OLAIZOLA a reçu le prix « Prévention et Addictions » du congrès de l’Albatros à Paris en juin 2022 pour son projet :
Élimination de l’Hépatite C au Pays Basque : de « l’aller vers », au dépistage puis au traitement.