ATHS 2019

Le colloque ATHS 2019 est géré par l’association BIZIA basée à Bayonne. Il accueille tous les 2 ans les meilleurs spécialistes européens et internationaux qui présenteront l’état de la recherche sur l’actualité des soins en addictologie, sur les problèmes infectieux associés (VIH, hépatites), sur les co-morbidités psychiatriques et somatiques ainsi que les dispositifs innovants en terme de réduction des risques et les avancées dans les politiques des drogues.

Plus de 150 intervenants présentent leurs travaux à travers des plénières, des débats de société, des ateliers et des communications par posters. Tout cela est diffusé sur notre chaine Youtube.

Le congrès ATHS rassemble tous les deux ans des centaines de participants.

Le colloque ATHS de Biarritz a pour objectif la mise à jour et le partage des connaissances dans le domaine des ATHS ainsi que les actions et les expériences mises en œuvre pour la réduction des risques liés aux usages et addictions, par les chercheurs, les acteurs sanitaires, les associatifs mais aussi les usagers regroupés en collectifs ou en associations.

ATHS 2017

Le programme 2017 ainsi que les actes du colloque (vidéos et présentations) sont disponibles ICI

Ce colloque, sous l’égide de la SETHS (Société européenne Toxicomanie Hépatite Sida) et géré par l’association BIZIA, accueille tous les 2 ans les meilleurs spécialistes européens et internationaux qui présenteront l’état de la recherche sur l’actualité des soins en addictologie, sur les problèmes infectieux associés (VIH, hépatites), sur les co-morbidités psychiatriques et somatiques ainsi que les dispositifs innovants en terme de réduction des risques et les avancées dans les politiques des drogues

Plus de 150 intervenants présentent leurs travaux à travers des plénières, des débats de société, des ateliers et des communications par posters.

ATHS rassemble lors de chaque édition près de 700 participants.

Le colloque ATHS de Biarritz a pour objectif la mise à jour et le partage des connaissances dans le domaine des ATHS ainsi que les actions et les expériences mises en œuvre pour la réduction des risques liés aux usages et addictions, par les chercheurs, les acteurs sanitaires, les associatifs mais aussi les usagers regroupés en collectifs ou en associations.

L’Alcool : Une Drogue trop Oubliée


L’alcool, une drogue omniprésente.

– L’alcool, principalement sous forme d’éthanol, est une drogue légale, consommée pour ses effets euphorisants et désinhibants. Obtenu par la fermentation ou la distillation de végétaux riches en sucre, il pénètre rapidement dans le système sanguin après ingestion, affectant les organes en quelques minutes. Contrairement à la plupart des substances ingérées, l’alcool n’est pas digéré par l’organisme. Cependant, la dépendance à cette drogue peut entraîner des symptômes graves lors du sevrage, tels que des délires hallucinatoires (delirium tremens). Ses effets toxiques sont bien connus et incluent des maladies graves comme la cirrhose du foie, le cancer, les troubles cardiovasculaires, et les cancers des voies aérodigestives supérieures.

Production et consommation d’une drogue légale en France.
– Le vin, représentant 52 % de la quantité totale d’alcool pur mise en vente, est la forme de drogue alcoolique la plus consommée en France. Suivent la bière (25 %) et les spiritueux (21 %). En 2022, la consommation moyenne d’alcool pur en France équivalait à 2,4 verres standards par jour et par personne de 15 ans et plus.

L’alcool, première drogue des adolescents.
– L’alcool, souvent la première drogue expérimentée par les adolescents, est largement consommé dès le collège. En 2022, 43,4 % des collégiens avaient déjà consommé de l’alcool, bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à 2018 (60 %). L’usage récent et régulier de cette drogue concerne 21,9 % des collégiens, et 1 collégien sur 10 a déjà connu l’ivresse.
– L’alcool au lycée : une drogue toujours présente… dans les lycées la consommation d’alcool reste élevée, bien que la tendance soit à la baisse. En 2022, 68,3 % des lycéens avaient déjà consommé cette drogue, contre 85 % en 2018. L’usage régulier d’alcool chute également, passant de 16,7 % à 5,3 %, et 34,5 % des lycéens ont déclaré des épisodes d’alcoolisation ponctuelle importante (API) dans le mois précédent.
– La drogue à 17 ans : un usage toujours majoritaire… l’alcool reste la drogue la plus consommée. En 2022, 80,6 % des jeunes avaient déjà expérimenté l’alcool, bien que ce chiffre diminue.
– L’alcool chez les adultes : une drogue encore ancrée… En 2021, 85 % des adultes âgés de 18 à 75 ans ont consommé de l’alcool, avec une légère baisse par rapport aux années précédentes. Environ 8 % des adultes consomment cette drogue quotidiennement, une habitude plus fréquente chez les hommes et les personnes de plus de 50 ans.
Chez les femmes, l’alcoolisation ponctuelle importante est en hausse, atteignant 23 % en 2021 contre 21,4 % en 2017.

Les dangers de la drogue alcoolique et ses dommages sur la santé à long terme.
– La consommation régulière d’alcool cause des dommages irréversibles. Sur le long terme, cette drogue est responsable de cancers (du foie, de l’œsophage, du sein), de maladies cardiovasculaires et neurologiques, ainsi que de troubles cognitifs. Les femmes enceintes qui consomment de l’alcool risquent de causer des anomalies graves chez leur enfant, incluant le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), aux conséquences irréversibles.

Les risques immédiats de cette drogue.
– Une consommation excessive d’alcool en une seule fois peut provoquer une intoxication aiguë et mener au coma éthylique, notamment quand le taux d’alcoolémie dépasse 3 grammes par litre de sang. Cet état met la vie de l’individu en danger immédiat.

Mortalité et morbidité liées à la consommation d’alcool.
– En 2021, l’alcool a été responsable de 49 000 décès, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité évitable, après le tabac. Les cancers (œsophage, foie, sein) sont les principales causes de ces décès liés à l’alcoolisation.

L’alcool dans la société : une drogue banalisée.
– Malgré les dangers évidents de cette drogue, l’alcool est rarement perçu comme tel. Seulement 10 % des personnes interrogées considèrent l’alcool comme dangereux dès la première consommation, bien que 79 % reconnaissent qu’un usage quotidien est risqué. Pour 56 % des Français, boire ou offrir de l’alcool fait encore partie des règles de savoir-vivre, un indicateur de la place culturelle de cette drogue en France.

Un Oubli Stratégique dans les Politiques Publiques.
– Alors que de nombreuses substances psychoactives (cannabis, cocaïne, LSD) ont été classées comme illégales et traitées comme des drogues dangereuses, l’alcool n’a, pendant longtemps, pas figuré dans les politiques de lutte contre les addictions. Il a fallu attendre un tournant dans les années 1990 pour que les autorités publiques, via la Mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie (MILDT), incluent officiellement l’alcool dans leur champ de compétence.
Le rapport de Bernard Roques (chercheur français en science des biochimie, professeur émérite à l’université Paris-Descartes) en 1998 a également bouleversé les idées reçues en plaçant l’alcool et le tabac au même niveau de dangerosité que les drogues dites « dures ». Ce rapport a choqué les industries de l’alcool, soucieuses de protéger leur image. Néanmoins, il a permis de rendre visible un problème longtemps occulté : l’alcool est, sans conteste, une drogue puissante et dangereuse.

Conclusion.
L’alcool, bien que perçu par certains comme une substance banale et conviviale, est bel et bien une drogue, dont la consommation entraîne de nombreux risques pour la santé. En dépit d’une diminution progressive de son usage, il demeure un enjeu majeur de santé publique, tant chez les adultes que chez les jeunes. Les dérives liées à la consommation d’alcool, ses problèmes connexes, ainsi que les solutions et les prises en charge possibles sont des thèmes abordés tous les deux ans lors du congrès international A.T.H.S de Biarritz, soulignant l’importance de la sensibilisation et de l’éducation sur ce sujet crucial.

Signatures du microbiote intestinal de la vulnérabilité à l’addiction alimentaire chez la souris et l’homme

Nouvelle avancée dans la prédiction de la prédisposition à développer une addiction à la nourriture grâce au microbiote.

Une étude de l’UPF et de l’IDIBGI, dirigée par un collaborateur de BIZIA, le Dr Rafael Maldonado, conseiller scientifique des colloques ATHS de Biarritz organisé par Bizia relie le microbiote intestinal à la prédisposition à développer une addiction à la nourriture.

– Cette étude dirigée par le collaborateur de Bizia, le Dr Rafael Maldonado, associe la présence de types spécifiques de bactéries dans le microbiote intestinal à une vulnérabilité ou à une résilience à développer ce trouble du comportement. L’étude identifie également le rôle bénéfique d’une bactérie appelée Blautia, qui peut aider à la prévenir l’addiction à la nourriture avec l’aide de prébiotiques.

L’article, publié dans le journal Gut, permet de mieux comprendre le lien entre cette altération comportementale et le microbiote intestinal, et permet d’avancer vers de futurs traitements de cette addiction et des troubles alimentaires associés.

– Biarritz, 27 juin 2004. Une étude de l’Université Pompeu Fabra (UPF) et de l’Institut de recherche biomédicale de Gérone (IDIBGI), dirigée par un collaborateur de BIZIA, le Dr Rafael Maldonado, identifie une relation entre la composition du microbiote intestinal et la vulnérabilité à développer une addiction à la nourriture. Les résultats lient la présence de certains types de bactéries à une prédisposition plus ou moins grande à souffrir de ce trouble. Ces découvertes constituent également une avancée pour pouvoir trouver de compléments alimentaires nouveaux traitements contre cette addiction et les troubles alimentaires associés, qui s’appuient sur des microbes bénéfiques, ce qui pourrait passer par la création de comme ceux qui sont décrits dans l’article.

L’addiction alimentaire est un trouble qui présente une perte de contrôle sur la consommation de nourriture, pouvant conduire à l’obésité et altérer le microbiote intestinal. Dans cette étude, publiée dans le journal Gut, l’équipe de recherche a analysé si la composition du microbiote intestinal peut jouer un rôle dans les mécanismes impliqués dans l’addiction à la nourriture.

– Ainsi, il a été détecté que certains types de bactéries, les protéobactéries, sont liées au développement de ce trouble. En revanche, il a été constaté que la présence d’un autre type de bactérie, les Actinobactéries, aurait des effets protecteurs contre l’addiction à la nourriture. De plus, l’étude décrit également le rôle bénéfique d’une espèce particulier de bactérie. Il s’agit de Blautia wexlerae, généralement peu présente dans le microbiote des personnes et des souris souffrant d’addiction alimentaire. En administrant des compléments alimentaires favorisant la croissance de Blautia dans l’intestin, l’addiction alimentaire est certainement améliorée. Ces résultats sont cohérents chez les humains et les souris. « Les compléments alimentaires identifiés dans notre étude pourraient représenter des nouvelles approches thérapeutiques pour prévenir ou traiter le développement de l’addiction à la nourriture et des troubles alimentaires associées » remarque le Dr. Rafael Maldonado, collaborateur de BIZIA, qui est le directeur de l’étude.

– L’article permet de mieux comprendre le lien entre cette altération du comportement de prise alimentaire et le microbiote intestinal et ouvre la voie à de futurs traitements. Ces traitements pourraient augmenter la présence des micro-organismes bénéfiques pour la prévention ou le traitement de l’addiction à la nourriture et des troubles de l’alimentation associés qui représentent un problème épidémiologique très importants dans l’Europe et l’ensemble des pays de l’Amérique.


Dr Rafael Maldonado, chef du groupe de recherche en neuropharmacologie
Dr Rafael Maldonado, chef du groupe de recherche en neuropharmacologie


Caractérisation de sous-populations extrêmes de souris dépendantes et non dépendantes.
Caractérisation de sous-populations extrêmes de souris dépendantes et non dépendantes.

BIZIA récompensé !

Tout le monde connait le CSAPA/CAARUD de Bayonne, dirigé par le Docteur psychiatre addictologue Jean-Pierre Daulouède, BIZIA est toujours très actif sur le terrain mais aussi dans les congrès d’addictologie .

Cette année ils ont présenté au congrès international de l’Albatros leur activité de lutte contre l’hépatite C entre 2011 et 2021 :
– les dépistages par TROD , mais aussi l’évaluation des fibroses grâce au FibroScan® et depuis peu, la recherche de virus en une heure avec un GeneXpert ®.

Depuis 10 ans, 1 041 TRODS ont été réalisés, 119 patients ont été traités de leur hépatite C, et encore 17 en 2021

Aujourd’hui parmi les UD qui sont suivis à Bizia, seuls 4% des toxicomanes sont encore positifs virologiquement .

Pour les féliciter de ce travail remarquable, Cyril OLAIZOLA a reçu le prix « Prévention et Addictions » du congrès de l’Albatros à Paris en juin 2022 pour son projet :

Élimination de l’Hépatite C au Pays Basque : de « l’aller vers », au dépistage puis au traitement.

Cyril OLAIZOLA "Albatros 2022"

 

Cannabis médical en France

Les premières prescriptions de Cannabis médical commenceront en mars 2021 pour 3 000 patients. Pour quelles maladies ? Sous quelles formes ? Quels bienfaits espérer ? Quels effets indésirables ? Le point sur l’expérimentation d’accès en France.

Pr Nicolas Authier, Médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie.

(Temps de Lecture 8 min)

– Suite à l’avis favorable de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en juillet 2019, les premières expérimentations de l’usage médical du cannabis thérapeutique en France ont été autorisées par un décret publié par le ministère de la Santé et devront commencer avant mars 2021 pour 3 000 patients souffrant de maladies graves (épilepsie, douleurs neuropathiques, sclérose en plaques…). Ils seront traités pendant 2 ans avec du cannabis thérapeutique sous forme d’huiles, de gélules ou de fleurs séchées à vaporiser (le cannabis à fumer ne sera pas disponible dans ce protocole), dans « un cadre très contrôlé et limité ». Qu’appelle-t-on cannabis thérapeutique ? Quels sont ses bienfaits ? Pour qui est-il indiqué ? Sous quelle forme ? Quels sont les effets secondaires ? A-t-on le droit de s’en procurer ? Le point sur la légalisation en France.

Définition : qu’est-ce que le cannabis médical ou thérapeutique ?

Le cannabis médical répond à des standards pharmaceutiques, il est prescrit par des médecins et délivré par des pharmaciens. « On parle ici de produits qui ont des niveaux de preuve suffisant et qui relèveront de la classe des stupéfiants comme la morphine », précise le Pr Nicolas Authier, médecin psychiatre, spécialisé en pharmacologie et addictologie, Chef de service de Pharmacologie médicale et du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur du CHU de Clermont-Ferrand.
Le CBD (cannabidiol) et le THC (tetrahydrocannabinol) sont les deux principaux composants du cannabis qui ont été étudiés mais le cannabis est un mélange complexe de substances. « Le cannabis est un terme un peu générique qui recouvre des plantes très différentes par leur composition et contiennent de nombreuses molécules différentes, dont certaines, seules ou associées ont des vertus thérapeutiques, explique le Pr Authier. Lorsque l’on parle cannabis médical, on parle non pas d’une substance isolée mais d’une association de molécules dans une indication précise. On fabrique des médicaments très différents les uns des autres de par leur composition. Ils ont ainsi des intérêts thérapeutiques et des profils différents. »
Dans ces indications, non seulement la composition est maîtrisée mais le mode d’administration, la posologie et les risques le sont aussi. « Il n’est en aucun cas question de commercialiser des joints pour se soigner », tient à souligner le Pr Authier.

Par ailleurs, il y a eu une évolution dans les termes officiellement évoqués. On a parlé en premier lieu de « cannabis à visée thérapeutique » pour adopter ensuite le terme de « cannabis médical ». « Ceci permet de parler de la finalité d’usage, explique le Pr Authier, et non d’affirmer, peut-être parfois abusivement, les capacités de ce cannabis à soigner. Ce terme permet de s’opposer à celui de « cannabis non médical » qui a d’autres finalités d’usage : usage festif ou usage auto-thérapeutique. »

Qu’est-ce que le CBD ?

« Le CBD (cannabidiol) est une substance issue du cannabis ayant un effet thérapeutique intéressant pour différentes indications : douleurs, épilepsie…. Elle fait l’objet de nombreux travaux de recherche en médecine », explique le spécialiste. Cependant, cette substance a été récupérée par certains acteurs qui se positionnent davantage sur un versant économique autour du cannabis et visant à développer ce qu’ils appellent le « cannabis bien-être ». Il s’agit de produits qui contiendraient majoritairement du CBD. Ils ne peuvent normalement pas être commercialisés en France sauf si le cannabidiol est d’origine purement synthétique. « On est davantage ici dans une stratégie économique que dans une réelle stratégie autour de la santé même si cela se raccroche parfois à des allégations thérapeutiques mais sans aucun fondement démontré, signale le Pr Authier. Ce sont souvent des produits très chers, dont on ne maîtrise pas la qualité, qui peuvent aller de la cosmétologie à certains produits vendus comme des produits apaisants… La frontière avec le médical n’est pas toujours évidente pour le grand public. »

Expérimentation en France : premier essai en 2020

L’Assemblée nationale a autorisé le 25 octobre 2019 une expérimentation de l’usage médical du cannabis. Le vote fait suite à un amendement proposé par Olivier Véran, député La République en marche et neurologue de profession, dans le cadre du projet de loi de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. Cette expérimentation, à laquelle l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’est montrée favorable en juillet 2019, devait débuter en septembre 2020, mais a finalement été reportée en raison de la pandémie de coronavirus. Un décret publié le 9 octobre 2020 par le Ministère de la Santé a autorisé l’expérimentation du cannabis thérapeutique dans un cadre « très limité et contrôlé ». L’expérimentation doit commencer avant mars 2021 et concerner 3 000 patients traités pendant deux ans. Pendant cette expérimentation, des évaluations détermineront si l’utilisation du cannabis thérapeutique est pertinente ou pas. Pour cette expérimentation, la France pourrait avoir recours à des producteurs étrangers pour se fournir comme la loi française interdit la culture des plants avec plus de 0.2% de THC. Près de 3000 personnes atteintes de maladies graves comme la sclérose en plaques consommeront du cannabis sous forme d’huile ou de fleurs séchées. « Afin de faire un suivi exhaustif des patients inclus dans l’expérimentation, un registre électronique permettra d’enregistrer et de suivre la totalité de ces patients » précise l’Agence du médicament. Ce registre sera renseigné par les prescripteurs, les pharmaciens et les patients (avec la possibilité d’intégrer le personnel infirmier). En plus du registre, une étude complémentaire qui portera sur un plus petit nombre de patients (mais figurant dans le registre) sera mise en place et réalisée par une équipe de recherche.

L’expérimentation doit être menée dans plusieurs centres hospitaliers en France. La délivrance se fera d’abord dans les pharmacies des hôpitaux. Le but de l’expérimentation actuelle est d’évaluer le dispositif d’accès au cannabis médical et non l’efficacité du cannabis médical même si des premières données cliniques françaises seront collectées.

Pour qui est-il indiqué ?

Depuis le 10 septembre 2018, un Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST), mis en place par l’ANSM,évalue « la pertinence et la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France ». Selon ces experts, le cannabis thérapeutique aurait plusieurs intérêts thérapeutiques :

La première indication du cannabis à visée médicale est la douleur, notamment les douleurs chroniques, qui représentent près de la moitié des indications à travers le monde.
Il peut être indiqué dans le cadre de maladies neurologiques comme spasticité douloureuse dans la sclérose en plaques ou dans les séquelles de l’AVC.
Le cannabis à visée médicale est également utilisé en soins palliatifs dans la prise en charge du cancer notamment comme stimulant de l’appétit afin d’éviter la perte de poids.
Il peut être indiqué dans des formes d’épilepsie résistantes aux médicaments.
« À chaque indication, cela vient en complément des autres traitements et non en remplacement, précise le Pr Authier. Ce sont des traitements adjuvants qui visent à améliorer la prise en charge et la qualité de vie du patient ». Entre 300 000 et un million de personnes en France pourraient être concernées, selon les chiffres des associations de patients.

Prescription

C’est le médecin qui prescrit le cannabis thérapeutique sur des ordonnances sécurisés qui sont utilisées pour prescrire les médicaments stupéfiants comme la morphine.

Sous quelle forme ?

Pendant l’expérimentation, le cannabis thérapeutique sera administré sous forme d’huiles, de gélules ou de fleurs séchées à vaporiser. Le cannabis à fumer ne sera en revanche pas disponible dans ce protocole.

Bienfaits et efficacité

En France, cinq indications ont été retenues, du fait d’un niveau de preuve élevé dans la littérature scientifique :

La douleur neuropathique liée à des altérations fonctionnelles ou à des lésions des nerfs.
Les contractions musculaires douloureuses dans la sclérose en plaques ou post-AVC.
L’épilepsie résistante aux médicaments.
Les complications liées aux cancers et aux traitements anti-cancéreux (nausées, vomissements, perte de poids…).
Les situations palliatives.

Effets secondaires

Les effets secondaires du cannabis médical sont bien connus : ils sont principalement d’ordre neuro-psychiatriques et liés au THC : somnolence, crise d’angoisse, état paranoïaques mais aussi pour un usage prolongé un risque de dépendance… Il peut aussi y avoir des effets secondaires d’ordre cardiovasculaire comme des modifications de tension ou du rythme cardiaque… Ces effets secondaires dépendront bien sûr de la composition du médicament spécifique.

Contre-indications

Les contre-indications dépendent de la composition des produits et des antécédents des patients. Lorsque le patient présente un terrain cardiovasculaire à risque, il est contre-indiqué de lui prescrire des médicaments contenant du THC. De même, le THC ne saurait être prescrit à des patients qui souffrent d’une pathologie psychiatrique ou troubles anxieux sévères.

Prix et remboursement en France

Le cannabis médical sera gratuit pour les patients pendant les 24 mois que va durer l’expérimentation. Ensuite, la question du remboursement n’a pas encore été tranchée et son taux de remboursement sera à décider en fonction de ses bénéfices sanitaires et de ses coûts.

Peut-on cultiver du cannabis en France à des fins médicale ?

Absolument pas. Même durant l’expérimentation du cannabis à usage médical, l’article R.5132-86 du Code de la Santé Publique s’applique et maintient un principe d’interdiction de la culture du cannabis, y compris à des fins thérapeutiques, insiste l’Agence du médicament.

Entretien effectué par la journaliste Laure Dasinieres le 27/11/20

Dépistage de l’Hepatite C

Dépistage gratuit du virus de l’Hépatite C à Bayonne

– Semaine du 22 au 26 juin pour tout public majeur, sans rendez vous et gratuit.

– Organisé par les équipes de Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention « CSAPA« , le Centre d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour les Usagers de Drogues (CAARUD) BIZIA et le service de gastroentérologie du Centre Hospitalier de Bayonne de la Côte Basque (CHCB).

Parmi les 200 000 personnes en France porteuse du VHC, environ 1/3 ignore qu’elle est contaminée. Il existe aujourd’hui des traitements efficaces permettant une guérison dans 99 % des cas.

Cliquez sur l’image pour l’agrandir


Le cannabis dans le monde

Légalisé, dépénalisé, prescrit… le cannabis dans le monde en neuf graphiques

Excellent article actualisé le 09 septembre 2019 sur la dépénalisation, la légalisation et l’usage thérapeutique du cannabis au niveau mondial.

Pour établir ces chiffres, Maxime Vaudano et Pierre Breteau ont travaillé avec les sources ouvertes que sont les agences publiques telles que l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) ou encore le Drug Law reform in Latin America (TNI) ainsi qu’avec les articles de presse consacrés aux aspects juridiques et réglementaires.
Sans prétendre à l’exhaustivité, leur recensement s’attache à être le plus complet possible. Vous trouverez un certain nombre de détails sur les législations au survol des infographies.

Temps de Lecture 3 min.

Cliquez sur l’image ou sur ce lien pour lire l’article dans Le Monde ! !


eCigarette

La cigarette électronique est-elle dangereuse ?

Est-ce que vapoter est mauvais pour la santé ? C’est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l’information, des fake news aux idées reçues. Le CDC, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, part en guerre contre la vapoteuse. Selon l’agence américaine le nombre de décès liés à la cigarette électronique est en nette augmentation, sans compter la multiplication des maladies pulmonaires. De son côté la Food and Drugs Administration, l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, assure que les arômes mentholées des e-cigarettes sont cancérigènes. Une guerre américaine dont les premières batailles ont déjà été remportées : New York et San Francisco ont interdit l’usage des cigarettes électroniques dans l’espace public. L’Inde vient de prendre les même précautions. La vapoteuse est-elle dangereuse ? Plus ou moins que la cigarette ?

Voici les réponses du Dr Marion Adler, médecin et tabacologue à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart.

 

Le Sucre

Serge Ahmed :

a soutenue sa thèse de Doctorat en 1995 sur le rôle du conditionnement Pavlovien dans les addictions aux drogues. Il a ensuite orienté ses recherches postdoctorales vers l’étude des bases neurobiologiques des transitions usage-addiction et abstinence-rechute (Laboratoire du Pr George Koob, The Scripps Research Institute, La Jolla, Californie). Depuis son recrutement au CNRS, en décembre 1999, ses recherches portent principalement sur la neurobiologie des addictions et allient des modèles expérimentaux très originaux à des outils d’enregistrement et de manipulation de l’activité neuronale de pointe.

Son exposé lors du colloque ATHS sur « l’Addiction au sucre » est absolument fascinante. A voir et à partager sans modération !